La sécurité routière en France : bilan de l'annee 2009.

Author(s)
Direction de la Sécurité et de la Circulation Routières (DSCR), Observatoire national interministériel de sécurité routière (ONISR)
Year
Abstract

Le bilan 2009 de la France entière (métropole et départements d’outre-mer — Guadeloupe, Guyane, Martinique et Réunion) s’établit comme suit : — 74 409 accidents corporels dont 4 115 accidents mortels ; — 4 443 personnes tuées à trente jours ; — 93 993 personnes blessées dont 34 506 blessés hospitalisés. Ce bilan est marqué, malgré une baisse du nombre des accidents corporels de 3,1% et une baisse du nombre des personnes blessées également de 3%, par une stabilité du nombre de personnes tuées (4 443 en 2009 comme en 2008). Pour ce qui concerne spécifiquement les quatre départements d’outre-mer1, le bilan 2009 est le suivant : — 2 094 accidents corporels dont 159 accidents mortels ; — 170 personnes tuées à trente jours ; — 2 779 personnes blessées dont 1 183 blessés hospitalisés. Le bilan sur ces quatre départements est favorable pour ce qui concerne le nombre d’accidents corporels (— 8,2%), le nombre de personnes blessées (— 10,8%) dont le nombre de personnes hospitalisées (— 2,6%) alors que le nombre de personnes tuées augmente de 1,2% (passant de 168 à 170). Dans la suite de cette synthèse, seuls les résultats de la France métropolitaine seront commentés. Le bilan 2009 de la France métropolitaine s’établit ainsi : — 72 315 accidents corporels dont 3 956 accidents mortels ; — 4 273 personnes tuées à trente jours ; — 90 934 personnes blessées dont 33 323 hospitalisés. Ce bilan marque une baisse de tous les indicateurs par rapport à 2008 : 2,9% pour le nombre d’accidents corporels, 3,1% pour le nombre de blessés dont 4,7% pour le nombre de blessés hospitalisés. Le nombre de personnes tuées, par contre, est pratiquement équivalent à 2008 (— 0,05%, ce qui représente deux personnes tuées de moins) alors que le nombre d’accidents mortels (3 956) a, lui, augmenté de 0,5%. L’analyse conjoncturelle (chapitre 1-3) montre que l’année 2009 a été contrastée avec la poursuite de la tendance à la baisse de la mortalité jusqu’en mai, une tendance à la hausse ensuite jusqu’en novembre puis un retour à la baisse amorcée en décembre. Malgré cette année stable, la mortalité annuelle sur les routes de France a été réduite de 44,8% depuis 2002. Le coût économique de l’insécurité routière a légèrement baissé en 2009 de 3,4% (chapitre 1-2) grâce à la baisse de la gravité du nombre d’accidents et du nombre de personnes blessée. Il reste lourd pour la société : plus de 23,7 milliards d’euros sur l’année. 75% des victimes tuées sur la route décèdent immédiatement sur les lieux de l’accident. 1,6% des personnes hospitalisées décéderont du fait de leurs blessures dans les 30 jours. Pour chaque personne tuée sur la route, une autre conservera de graves séquelles à vie (chapitre 3-9). On compte 79 000 vies épargnées depuis 2002 dans l’ensemble de l’Union européenne du fait des efforts de sécurité routière. La France a contribué à ce résultat à hauteur de 29%, soit 22 900 vies épargnées sur nos réseaux routiers. Bien que la France ait connu en 2009 un ralentissement des progrès de sécurité, la France présente un taux de personnes tuées par million d’habitants inférieur à la moyenne européenne (chapitre 1-6). Dans le détail, il faut noter principalement : • L’évolution différenciée de la mortalité selon la classe d’âge (chapitre 2-1). L’année 2009 a surtout été favorable aux 18-24 ans. Le nombre de personnes tuées de cette classe d’âge a baissé de 5,9%. Toutefois, cette classe d’âge reste sur représentée dans la mortalité routière. Elle représente 21,1% des personnes tuées sur la route pour 8,9% de la population. L’année 2009 a été beaucoup moins favorable pour la classe d’âge des 15-17 ans avec une augmentation de 9,9% du nombre de personnes tuées. Ont également connu une année défavorable la classe d’âge des 65-74 ans (+ 4,9%) et la classe d’âge des 25-44 ans (+ 1,8%) La qualité d’occupant est un élément d’analyse : 19,5% des personnes tuées dans un accident avec un véhicule motorisé sont des passagers. 71,2% des personnes tuées sur les routes sont des conducteurs d’un véhicule. Cette proportion atteint 28,5% pour la classe d’âge des 18-24 ans, passagers dans un véhicule léger. • L’évolution différenciée de la mortalité selon la catégorie d’usagers (chapitre 2-2) Malgré un trafic en reprise2 sur le réseau routier national, après la baisse notable de 2008 liée au contexte économique (chapitre 1-4), l’année 2009 a vu la mortalité routière d’ensemble, hors deux-roues, poursuivre sa tendance à la baisse initiée en 1972 (— 3,8% de 2008 à 2009). Mais le fait marquant de l’année 2009 est l’augmentation significative de la mortalité des deux roues avec plus de 115 personnes tuées (+ 9,3%), très concentrée sur le segment des motocyclettes hors scooters avec plus de 84 personnes tuées (+ 13,3%). Les chapitres 2-3 et 2-4 mettent en évidence la grande disparité de la mortalité routière entre départements et régions selon leurs paramètres sociogéographique. Toutefois, ces chiffres de l’accidentalité sont difficiles à analyser d’une année sur l’autre car ils peuvent être faibles en nombre et ils sont très volatils. De surcroît, l’évolution des trafics locaux peut fortement influer sur ces résultats quoique les données précises à ce sujet fassent défaut (en particulier en ce qui concerne les deux-roues motorisés). • Plus de deux tiers des personnes tuées sur les routes (70,7%) le sont en rase campagne (chapitre 2-5). La rase campagne connaît une légère diminution du nombre de personnes tuées de 0,6% entre 2008 et 2009. Ce nombre a diminué en sept ans de 46,6% soit légèrement plus que la moyenne nationale (— 44,8%). Le milieu urbain connaît une hausse du nombre des personnes tuées de 1,4% entre 2008 et 2009. Sur sept ans, ce nombre a diminué de 39,8%. 85,2% de la mortalité routière se produisent sur les routes communales ou départementales. • Quant à la répartition de la mortalité selon le type d’accident (chapitre 2-6), près de 4 personnes tuées sur 10 le sont à la suite d’un accident sans tiers (39,9%). Plus de 4 personnes tuées sur 10 le sont lors d’une collision entre deux véhicules (40,6%). Il s’agit, pour 20% de l’ensemble des personnes tuées sur les routes, de collisions frontales qui se produisent le plus généralement au cours d’un dépassement. Parmi les 496 piétons tués, dans plus d’un cas sur deux (55,2%), le piéton est heurté par un véhicule léger, dans 14,7% des cas par un poids lourd ou un transport en commun et dans 11,9% par un véhicule utilitaire. Parmi les 162 cyclistes tués, le cycliste est heurté dans 45,1% des cas par un véhicule léger, dans 17,9% des cas par un poids lourd ou un transport en commun et dans 7,4% par un véhicule utilitaire. Parmi les 299 cyclomotoristes tués, le cyclomotoriste est heurté dans 39,5% des cas par une voiture de tourisme, dans 7,3% des cas par un poids lourd ou un transport en commun et dans 6% par un véhicule utilitaire. Enfi n parmi les 888 motocyclistes tués, le motocycliste est heurté dans 39% des cas par une voiture de tourisme et dans 6,6% des cas pour un véhicule utilitaire. 77 accidents corporels se sont produits au droit d’un passage à niveau avec un bilan de 25 personnes tuées (un piéton, un cycliste, quatre cyclomotoristes, 2 motocyclistes, seize automobilistes et un usager en véhicule utilitaire) et 85 personnes blessées parmi les usagers de la route. On a également dénombré 1 176 véhicules impliqués dans un accident corporel où un véhicule circulait à contre-sens avec un bilan de 68 personnes tuées et 892 personnes blessées Plus d’une personne sur trois est tuée à la suite d’un accident contre un obstacle fi xe. 12% des personnes tuées en 2009 sur les routes l’ont été plus particulièrement contre un arbre. Cette proportion n’a pratiquement pas évolué depuis dix ans malgré les efforts entrepris en la matière (chapitre 2-7). Concernant les obstacles mobiles, les collisions contre des animaux ont fait 285 victimes en 2009 (dans 40% des cas, il s’agissait d’un animal domestique) soit 12 personnes tuées et 298 personnes blessées. • La part des conducteurs sans permis impliqués dans un accident mortel est en progression constante de 1999 à 2009 passant de 2,3% à 4,5% (chapitre 2-8). On estime que 410 000 conducteurs, parmi les 37,5 millions de conducteurs circulant régulièrement ou occasionnellement, circulent sans permis. • Le chapitre 2-9 met en évidence que 59% des conducteurs de plus de 75 ans (contre environ 39% des conducteurs entre 45 et 64 ans) sont présumés responsables en cas d’accident corporel. Ce pourcentage monte à 70% en cas d’accident mortel, soit 2% de plus que la classe des 18 à 24 ans. Par catégorie d’usagers, au-dessus de la moyenne de 41,3% des responsables dans les accidents corporels se situent les conducteurs de véhicules légers (45,6%) et en premier les cyclomotoristes (46,6%). (Author/publisher)

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Library number
20150400 ST [electronic version only]
Source

Paris, Direction de la Sécurité et de la Circulation Routières (DSCR), Observatoire national interministériel de sécurité routière (ONISR) / La Documentation Francaise, 2010, 315 p. - ISBN 978-2-11-008186-5

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